Colombie

 

C’est avec beaucoup d’impatience mélangée à un peu d’anxiété que nous prenons le vol pour Carthagène. Nous faisons d’abord tout le tour de l’aéroport, sur le tarmac, lorsqu’enfin nous apercevons un petit coucou. En voyant notre avion, notre inquiétude augmente un peu, à savoir s’il va tenir le coup ! Petit avion à la queue bleue, de la compagnie Aire, d’une capacité de 36 personnes maximum avec lequel nous voyagerons 1h10. A l’intérieur, nous faisons un bon en arrière. On se croirait au début de l’aviation ! Les sièges sont en cuir, deux rangées de deux et il est exclu de pouvoir incliner nos sièges! Une odeur de vieux règne à bord, il ne vaut mieux pas s’avoir de quand date cet avion ! Nous prenons place avec principalement des locaux. Nous ne sommes toutefois pas les seuls touristes, comme quoi, d’autres gens visitent aussi la Colombie. Notre décollage est prévu pour 20h30 mais avec surprise, nous décollons à 20h tapante. L’inquiétude réapparaît lorsque notre petit coucou s’envole avec une poussée extraordinaire des moteurs. Peu stable, celui-ci tangue un peu de gauche et de droite. Heureusement il arrive à se stabiliser quelques minutes après pour le plus grand bonheur de tous.1h10 plus tard, nous entamons la descente. Tout comme la montée, notre petit avion tangue. Maintenant que nous sommes là, nous ne pouvons qu’atterrir ! Splendide ! Nous touchons le sol. Bon évidemment ce n’est pas un atterrissage en douceur que l’on se le dise ! Les roues touchent le sol avec fracas, et le freinage est quelque peu sec. Voilà, nous sommes en territoire Colombien, à nous la Colombie! Au moment de sortir, c’est une chaleur étouffante et une humidité incroyable qui nous accueille. Il faut dire que depuis le Mexique, nous avons fait toute la descente de l’Amérique Centrale sans vraiment ressentir cette humidité ou encore cette chaleur si prenante. Nous foulons le sol tel des vainqueurs, des conquérants ! La Colombie, ce pays si énigmatique, si mystifié par la presse, que nous sommes ravies d’y être, pour voir et découvrir par nos propres yeux! Nous nous mettons d’accord sur un hôtel au cœur de la vieille ville et nous voilà en route avec un taxi. Nous découvrons une magnifique muraille longue de 11km. Nous prenons possession de notre petite chambre  sans fenêtre avec néanmoins un petit habitant, un joli et tout mignon petit cafard. Bon, une fois la petit bête enlevée, nous profitons de poser nos affaires. Trop excitées par cette magnifique ville, nous partons directement à sa découverte. C’est en toute liberté  que nous nous promenons dans les petites ruelles aux maisons colorées. Carthagène est une splendide ville coloniale entourée de remparts. Les maisons ont quasi toutes des petits balcons avec des barreaux en bois. Suivant les balcons, certains sont joliment décorés de plantes vertes et de fleurs. Dans les ruelles, nous pouvons voir quelques clochards, quelques personnes couchées à même le sol. Une chose est certaine, nous n’avons eu aucun sentiment d’insécurité en nous promenant tard le soir. Après cette petite balade, c’est d’un sommeil perturbé par la musique d’une discothèque que nous nous endormons.

Nous débutons notre matinée par un petit déjeuner dans un endroit tout à fait charmant, en face de notre hôtel. Une boulangerie aux succulents petits pains feuilletés, fourré au chocolat, accompagnés d’un bon jus d’ananas fraîchement pressé. Rien de tel pour bien démarrer la journée. Pour débuter les festivités administratives, nous téléphonons à la société Barwil à Carthagène afin d’avoir le papier de sortie de notre véhicule. Ceux-ci doivent contacter Bogota qui leur délivre le fameux césame. Après 40 minutes de marche, sous un soleil de plomb, nous arrivons enfin chez Barwil. A notre grande surprise, nous devons encore débourser 44.50 USD pour les frais de transitaire. Barwil avait ommi de nous en informer... Il faut maintenant que nous nous dirigions à la douane. Nous pensions à ce moment-là que tout irait très vite, mais ce n’était pas sans compter que la réceptionniste n’avait pas compris ce que nous voulions. Au lieu d’appeler la personne préposée aux importations, celle-ci prévient la préposée aux exportations. N’étant pas dans les locaux, elle nous fait patienter une bonne heure. Au moment où enfin la personne arrive, elle nous dit gentiment qu’elle ne gère pas du tout les importations. Heureusement le préposé est à son bureau mais nous nous énervons sur le temps perdu, surtout que nous avons encore beaucoup de paperasse. Il nous délivre le permis d'importation temporaire; maintenant il faut se rendre au port, le faire signer par un inspecteur, après l’inspection de notre véhicule. Alors là, rebelote, attendre que l’inspecteur se décide à bouger. Après une signature et aucune inspection, il faut retourner à la douane pour leur montrer le sésame et avoir leur signature une nouvelle fois. Il est 18h00, nous n’auront plus notre voiture aujourd’hui! Le port est fermé. Déception pour tous. Trop de temps perdu à attendre pour rien. Nous voudrions les stresser parfois, leur dire qu’il faut qu’ils se dépêchent, mais là encore, ce n’est pas leur mode de fonctionnement et nous prendrions le risque qu’ils nous le fassent payer. Alors voilà, nous subissons sans rien dire. Au moins, du côté de la douane nous en avons terminé. Demain, nous nous rendrons au port directement.
Ayant quitté notre chambre, il nous faut à présent retrouver une autre chambre, moins cher cette fois-ci. C’est à l’hôtel Las Vegas que nous réussirons le mieux à négocier. Une chambre pour 4 pour 60'000 pesos colombien. Pour nous récompenser un peu de la journée, nous cherchons un petit restaurant colombien. Apparemment le plat national est quasi à l’identique de toute l’Amérique Centrale. Viande ou poisson accompagnés d’haricots rouges, de bananes frites, de riz et de salade. Du coup, nous laissons tomber et cherchons autre chose. Après quelques rues traversées, nous trouvons un charmant restaurant aux spécialités françaises et créoles. Nous dégusterons chacun une bonne langouste accompagnée de riz légèrement sucré, de légumes et surtout d’un bon vin chilien.  Nous repartons repues par ce festin. La nuit est un peu fraîche, un vrai régal. Enfin fraîche c’est beaucoup dire ! Il doit faire seulement quelques degrés de moins qu’en journée mais là, avec une petite brise, c’est très agréable. De retour à notre chambre, nous pensions passer une bonne nuit de repos, mais ce n’était pas sans compter sur des habitants au dessus de notre tête ! Apparemment des rats ou autres gros rongeurs s’en sont donnés à cœur joie durant quasi toute la nuit. Des va-et-vient incessants à l’étage supérieur. Une fois l’épisode des rats terminés, se sont les ronflements de notre ami Didier. Bref, ce sera une nuit peu agréable et surtout pas aussi reposante comme on l’aurait souhaitée.

Nos bagages prêts, nous montons à bord d’un taxi et filons tout droit au port. Il faut croire que le chauffeur avait vu le film « taxi » car c’est à une vitesse excessive et dangereuse que nous arrivons au port ! Nous avons failli écraser un motocycliste, écraser un piéton, se faire ratatiner par deux camions. Bref, une vraie expédition ! Au port, nous sommes tout de suite reçus, ce qui ne veut absolument rien dire soit dit en passant ! Une jeune femme tout à fait charmante s’occupe de notre paperasse. Nous fait signer divers documents et enfin lorsque tout est prêt, il faut faire des photocopies ! C’est tout de même drôle que dans ces bureaux ils n’aient jamais de photocopieuse ! Avec tous les gens qui viennent récupérer leurs véhicules, après toute la paperasse à faire, à photocopier, qu'ils n’en aient toujours pas ! Il est 11h50, le bureau des photocopies est fermé ! Apparemment le responsable avait faim. Notre gentille jeune femme nous dit qu’elle ira faire les photocopies elle-même et en attendant nous pouvons aller manger car le bureau n’ouvre qu’à 14h. Tiens donc ! Nous voilà donc en train de manger à la cantine avec tous les employés du port. Toutefois ce n’est pas cher du tout et de surcroît bon. 13h50 nous revoilà au bureau. Après 1h30, nous avons enfin nos papiers et nous voilà partis pour la banque pour payer nos frais de port et le temps que notre véhicule à occupé le port. Oui, oui, tout se paie dans ces pays ! Il fallait voir la banque… un portacabine au milieu d’un chantier où tout le monde porte des casques sauf nous ! Bizarre de se retrouver là. Il est 16h30 lorsque nous pouvons enfin retrouver notre Dodgi. Nous faisons l’inventaire extérieur, tout est intact ouf ! Nous étions un peu anxieuses à ce sujet. Enfin nous pourrons dormir à nouveau dans un lit confortable et ne plus dépenser dans des hôtels de moindre qualité. Notre première nuit colombienne avec nos campers se fera dans un parking payant. Tout de même ! Sécurité oblige. Là, un passant, curieux de voir nos voitures, nous interpellent afin de savoir d’où nous venons. Nous passons près de 2h à palabrer avec lui. Nous apprenons que le président actuel de la Colombie a mis la pression afin que son pays devienne plus sûr pour les touristes. Malheureusement ce dernier termine son mandat et, nous dit-il, le leader pour la prochaine élection n’est pas grandement apprécier. Le peuple Colombien a peur de faire deux pas en arrière après en avoir fait un en avant. Le temps que nous passons à discuter avec ce monsieur fort intéressant nous apprend beaucoup sur la Colombie et son peuple. Lui-même le dit, les Colombiens est un peuple, à l’origine, de voleurs et de brigands et il faut bien admettre que cela continue encore de nos jours. Ces dires seront confirmés dès le lendemain alors que nous rencontrons un Suisse établi depuis quelques années en Colombie. Celui-ci possède un restaurant à Carthagène et avoue sans modération se faire arnaquer tous les jours pour la seule raison qu’il est étranger. Mais voilà, il faut jouer le jeu au risque de le payer plus tard ! Nous poursuivons jusqu’en début d’après-midi la visite de la ville. Nous croisons des vendeurs de fruits au quatre coins des rues ainsi que des petits vendeurs de bracelets, colliers et autres artisanats. En nous dirigeant sur le castillo, nous quittons le centre-ville et arborons les alentours quelque peu désertés. C’est à cet endroit que nous pouvons admirer de drôles petites bêtes ; des lézards oui, mais de couleur tout à fait surprenante. Il se trouve que leur tête et leur queue sont de couleur turquoise. Nous poursuivons notre chemin jusqu’au fameux château. Nombreux vendeurs de chapeaux nous harponnent afin d’acheter leurs couvre-chefs. Nous passons près de 45 minutes pour visiter l’extérieur du château. Les remparts nous font voir la ville d’en haut. C’est ici d’ailleurs que le film « A la poursuite du diamant vert » a été tourné.

 

 

Difficile de quitter cette splendide cité qu’est Carthagène, mais il faut tout de même continuer… A 50 km au nord, nous empruntons un petit chemin de campagne pour arriver à un volcan, mais pas n’importe lequel ! Un volcan de boue. Le seul volcan de boue haut de 30 mètres et naturel de surcroît. La seule chose que l’homme ait construite est un escalier en bois et une armature de bois afin de pouvoir entrer et sortir de la boue. Pour un coût de 5 pesos colombien, on peut y rester le temps qu’on veut. Une fois en tenue de bain, nous gravissons les marches et arrivons sur la plateforme. Quelques touristes sont déjà là, recouverts de boue. La première impression ne donne pas vraiment envie, il faut l’admettre. Lorsque l’on y entre, c’est une masse compacte, épaisse ressemblant à du ciment. On descend les quelques marches puis on s’attend à toucher le fond. Erreur, il n’y a pas de fond ! Enfin si, 30 mètres plus bas. La consistance est incroyable et fait que nous tenons en équilibre, impossible donc de couler. Le corps ne peut s’enfonce qu’au ¾. On a beau prendre de l’élan et essayé de s’enfoncer, cela ne marche pas. Du coup, toutes les figures sont permises, assis, debout, à genoux, on tient  sans problème. Une fois entré dans les 3m x 4m de la bouche du volcan, un masseur nous prend, nous couche sur le dos et nous fait glisser un peu plus loin. Ainsi nous sommes parqué comme du bétail mais ressemblant plus à des vers de terre ! Puis chacun notre tour, nous sommes massées des pieds à la tête, par un, deux ou les trois masseurs. A l’intérieur de cette boue, de petits grumeaux de boue parfait pour le peeling, sans oublier des grosses bulles faisant surface. C’est drôle mais la consistance est tiède tant que nous bougeons, au bord, elle est froide et compacte. Inutile dire que côté hygiène ce n’est pas ça. La boue n’est pas renouvelée, étant une chose totalement naturelle. Bonjour tous les résidus de peaux de chacun qu’il doit y avoir... Nous y passons toutefois plus de 1h30 à profiter des massages et de la sensation étrange que la boue procure. Une fois sorti, il faut s’essorer tant bien que mal, histoire de laisser un maximum de boue sur place. Puis, il faut emprunter un autre escalier, celui-là plein de boue, pour nous rendre au bord du lagon, afin de nous laver. Là une autre surprise nous attend; se sont des femmes qui viennent nous rincer. Munies d’un petit bidon, voilà qu’elles nous retirent toute la boue. Bon il faudra malgré tout passé à la douche ! Après ce moment de détente, nous remontons la petite colline, afin de reprendre la route en direction de la côte Caraïbes et  rejoindre Santa Marta. Il faut avouer qu'il n'y a rien d'extraordinaire à voir, hormis peut-être les quais. Etant impossible de se parquer pour la nuit, nous tirons jusqu’à Taganga, lieu de vacances réputés dans la région. Là encore la déception est grande. Petit village de pêcheurs certes intéressant mais difficile tout de même de se parquer. Aucun camping, aucun hôtel avec parking et surtout les rues sont toutes en pentes et quasi pas bétonnées. Après avoir traversé presque la totalité des ruelles, nous trouvons un endroit rêvé devant une école de plongée.

Le lendemain, nous visitons la petite bourgade et surtout son petit port. C’est endroit vit au ralenti, au rythme de la vie qui passe tout simplement. Nous faisons la connaissance incongrue d’un magnifique perroquet vert agrippé à une brouette. Ces propriétaires tiennent une roulotte à ses côtés. Totalement apprivoisée, elle aime grimper sur l’épaule des gens, ce petit animal sait siffler, parler quelques mots d’espagnol et adore faire des bisous. Nous restons avec cette belle demoiselle au plumage vert un bon moment. Puis faisons un tour près des bateaux déjà bien usés par la mer. C’est à travers la forêt que nous longeons le bord de la mer des Caraîbes, en traversant le parc national Tayrona. Nous pouvons voir d’innombrables petits villages et petites échoppes de fruits et légumes.

Voilà nos dernières heures en Colombie arrivent. C’est avec beaucoup de regret que nous quittons ce pays qui a t’en a offrir...

En résumé la Colombie c’est :

Un pays de voleurs et de brigands qui essaie toutefois de changer cette mauvaise image tant répercutée dans le monde. Des gens absolument charmants, gentils et serviables au possible. Carthagène à visiter impérativement car elle est si envoûtante. Le volcan de boue à faire si l’on aime les expériences nouvelles. La Colombie à découvrir en oubliant tous les préjugés que l’on entend sur elle et simplement se laissant le loisir de l’explorer.

Suite de notre périple : Venezuela

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